Paisible village à vocation agricole de 140 habitants, Etalante est
situé au pied de la source de la Coquille (site classé). Le nom du village
a une origine incertaine, vraisemblablement liée à la divinité gauloise vénérée
à la source de la Coquille. Depuis le Xème siècle, on le trouve écrit
alternativement avec un « A » ou un « E ». Le monument aux morts a fixé
l’orthographe d’Etalante avec un « A ».
Son finage très étendu compte 18 fermes isolées dont celle de
la Pothière (monument inscrit).
C'est au creux d'un cirque spectaculaire (site
naturel classé) que la Coquille prend sa source. Site remarquable
par son aspect pittoresque (avec aire de pique-nique), il l'est aussi par
son histoire (culte gallo-romain, légende de la Fée Greg, moulin
) et surtout par sa flore exceptionnelle ... et
fragile.
Le
corps de la ferme forte de la Pothière, ancien manoir, constitue un
ensemble harmonieux et typique de l'architecture bourguignonne du XVe
et XVIe siècle (monument inscrit).
L'église sous le vocable de St Martin a été
construite en 1833 à l’emplacement de l’ancienne trop vétuste et trop
petite.
Elle abrite des statues de bois peint (St Martin, St Baudry, St Eloi) et
des fonds baptismaux du XIIIème siècle, présentant un étrange écusson.
Elle était du baillage de la Montagne, du diocèse d’Autun et de la
châtellenie d’Aignay.
Etalante a d’abord fait partie du domaine des ducs de
Bourgogne capétiens, puis du domaine royal, de nouveau dans le domaine ducal
au XVème, et enfin lorsque la Bourgogne fut rattachée à la France, Etalante
rentra dans le domaine royal.
Le roi confia la gestion d’Aignay et d’Etalante à un seigneur engagiste. Les
seigneurs successifs n’ont jamais résidé Etalante, sauf le dernier, Claude
Etienne.
Le château, qui présente des éléments du XVème et XVIème siècle a
profondément été remanié au XVIIIème, quand les deux tourelles ont été
rajoutées.
Le Moulin d'Etalante figure sur la carte de
Cassini (environ 1750).
Pour l’alimenter en énergie hydraulique, le cours de la Coquille, qui
prend sa source à 200 mètres de là, a été canalisé sur le versant est du
vallon.
Il a fonctionné comme moulin à céréales avec battage jusqu’en 1914.
Le bief et l’essentiel des rouages et des meules ont été conservés.
Le Moulin du Grand Etang (ou Moulin
Gelot ou Laiterie) est mentionné dès
1750 sur la carte de Cassini. Il fut en activité jusqu’aux environs de 1920.
De 1924 à 1968, il héberge la laiterie Rothlissberger.
Quant au Grand Etang, il est asséché depuis longtemps. En 1122, la Comtesse
de Grignon y accordait un droit de pêche aux moines d’Oigny pendant deux
jours et deux nuits. En 1910, l’ancienne digue a été rompue sous la pression
des eaux des grandes inondations.
Le lavoir de la Charme construit en même temps que le lavoir de
la Douix (1882), a fait l’objet d’un procès arbitré par le préfet, entre
la commune et le constructeur, car « l’eau sourcillait de toute part ».
De construction relativement récente (1882), le
lavoir de la Douix est alimenté par la Douix, toute proche.
Au creux du vallon de la Coquille, cette construction circulaire au toit
vert est un bélier qui propulse l’eau jusqu'à un abreuvoir situé
quelques dizaines de mètres plus haut.
Au Vème siècle, c’est à Etalante que St Baudry s’était
retiré pour y mourir après avoir mené une vie d’ermite, évangélisé les
campagnes et accompli deux miracles.
De l’ermitage de St Baudry et de la chapelle qui fut construite au
même emplacement, il ne reste rien.
St Baudry a donné son nom à un lieu-dit et à une rue d’Etalante.
L’église abrite deux statues de lui, qui étaient, autrefois, menées en
procession jusqu'à la Douix, dans laquelle on les trempait, espérant ainsi
faire venir la pluie.
En 1816, l’instituteur qui est tenu de servir l’église
ne reçoit aucune rétribution de celle-ci, « attendu l’indigence de la
fabrique » (la paroisse étant pauvre). D’autre part la rétribution des
écoliers qui ne fréquentent l’école que quatre mois par an, est bien
insuffisante. C’est pourquoi, il réclame à la commune un traitement de
80 francs par an, en faisant remarquer que le curé reçoit un logement et
200 francs de la commune, plus 600 francs de l’état.
Fermée dans les années 1980, l'ancienne école abrite aujourd'hui,
la bibliothèque et la salle multimédia.
La maison Sirdey du XVI - XVIIème
siècle, bien conservée et fleurie, a elle aussi abrité des sabotiers.
A la belle saison, on cultivait la terre, et l’hiver, avant d’aller aux
champs, on creusait le sabot à la gouge.
En 1886, le recensement dénombre 36 sabotiers dont c’était l’activité
principale.
Selon la saison et le pas, il fallait 5 à 7 paires de sabots par an.
Certains sabotiers étaient spécialisés dans le sabot du dimanche, noirci au
noir de fumée, ciré à la cire d’abeille et gravé d’une fine fleur.
De 1914 à 1948, le tacot de la ligne
Dijon-Aignay a desservi Etalante en s’arrêtant à la halte des Champeaux
et à la gare du village.
Il fallait quatre heures pour parcourir les soixante sept kilomètres
jusqu'à Dijon.
Emprunté, par les fermières pour vendre leurs produits à Dijon, il
amenait des matériaux, des combustibles et des engrais, puis repartait
chargé de bois, de céréales et de bestiaux.